Ce portrait croisé de jeunes hommes à l’époque de #MeToo s’appuie sur les mêmes ressorts que Désobéir – spectacle qui explorait l’émancipation féminine : un talent fou, une énergie joyeuse et la fureur de vivre. Faire partie du groupe des hommes aujourd’hui, en être exclu ou s’en désolidariser : voilà les choix qui s’offrent aux garçons réunis dans La Tendresse. Les certitudes de leurs pères ont vacillé, eux-mêmes se reconnaissent très peu dans les schémas ancestraux. Deuxième partie du diptyque démarré avec Désobéir, qui donnait la parole à de jeunes femmes, ce nouvel opus consacré au masculin réunit huit jeunes interprètes d’horizons différents – Afrique, Arménie, France, Iran. Ils ont l’âge des premières fois, l’énergie tonitruante de la jeunesse et les pleins pouvoirs sur leur corps. Par la parole ou la danse hip-hop, ils interrogent la fabrication du masculin aujourd’hui et l’injonction à la virilité. Élaboré à partir d’entretiens et de paroles collectées, le texte écrit à plusieurs mains par Julie Berès, Kevin Keiss, Lisa Guez et Alice Zeniter, retranscrit avec truculence leur parole incisive. Les réparties spontanées font mouche. Qu’elles abordent la sexualité, la paternité ou le couple, elles façonnent un spectacle qui frappe fort et juste, explosant le quatrième mur pour faire entrer la vie de plein fouet sur le plateau. La mise en scène de Julie Berès joue avec nos préjugés, brouille les pistes, surprend et attendrit. Une exploration joyeuse et revigorante du masculin où se dessine un monde meilleur, réconcilié et rempli d’espoir.

Cocktail sur place offert par les équipes du Crous de Bordeaux-Aquitaine lors de l’After